Couvent et lycée Saint-Antoine

À propos
Le couvent fut fondé au milieu du XIXe siècle. En 1847, l'Ordre libanais maronite reçut, en donation d'une famille du village, un terrain sur lequel se dressait un humble édifice composé de deux salles voûtées. Les moines qui assuraient le service religieux à Saint-Romain, l'église paroissiale du village à l'époque, y résidaient. Ils assurèrent parallèlement, entre 1854 et 1900, l'éducation religieuse des jeunes paroissiens, leur enseignant pour cela les principes de la lecture en arabe et en syriaque. C'est un siècle après la fondation du couvent, en 1948, que l'Ordre libanais maronite, répondant aux sollicitations des habitants de Hammana, demanda et obtint l'autorisation d'ouvrir une école par le décret n° 7000. Il s'agissait d'une école pour garçons, enseignant le français et l'arabe. L'histoire des soixante-dix années qui suivirent sera celle d'incessantes transformations architecturales et pédagogiques accompagnant l'évolution du siècle et des techniques d'acquisition des langues. Installée à l'origine dans un bâtiment loué sur les hauteurs du village, dans le quartier de Chaghour, l'école intègre rapidement le bâtiment du couvent, qui est aménagé et équipé pour accueillir les élèves des villages voisins. Le Père Youhanna Saadé El Ghostaoui, supérieur du couvent Saint-Jean-Maron de Qobey, en est nommé directeur. En septembre 1963, le cycle secondaire est créé par le décret n° 669 et l'école est transformée en lycée. Elle sera désormais connue sous le nom de « Collège Saint-Antoine - Hammana de l'Ordre Libanais Maronite ». En 1971, l'école devient mixte. L'histoire architecturale des bâtiments témoigne d'un effort constant pour gagner des surfaces couvertes pouvant accueillir des élèves. En 1966, le bâtiment est agrandi. Une aile et un deuxième étage sont ajoutés, l'internat comptant alors quelque 200 élèves. Le bâtiment, à nouveau exigu compte tenu du nombre d'étudiants, fut agrandi une deuxième fois, puis une troisième fois en 1975, les dortoirs étant remplacés par des salles de classe. Dans les années 1990, l'église et le couvent furent restaurés et agrandis. Les travaux les plus importants furent sans doute réalisés en 2012, lorsque la grande cour ouverte du collège fut couverte, ce qui permit de gagner beaucoup d'espace mais supprima les élégantes arcades qui faisaient le charme de la façade du couvent et le distinguaient par une identité lointaine. Le couvent et le collège subirent de plein fouet les bouleversements de l'histoire au cours du dernier quart du XXe siècle. La période de guerre fut pleine de dangers et, en 1982, pendant la triste « guerre des montagnes », les moines vécurent de longs mois de troubles, de doutes et de craintes pour l'avenir. La guerre entraîna également des changements majeurs dans le domaine de l'éducation. Après avoir été un collège francophone dès sa fondation, l'école a créé une section anglophone en 1985, répondant ainsi aux besoins des nouveaux élèves arrivés suite aux changements démographiques causés par la guerre. L'école a depuis fonctionné avec deux sections, francophone et anglophone. Les moines qui ont successivement dirigé le monastère et le collège se sont attachés à la fois à l'entretien des bâtiments et à l'adaptation à l'évolution des outils et techniques pédagogiques. Les années 2000 ont vu la mise en œuvre d'un projet d'école répondant aux besoins et aux objectifs du collège, et à la mission première qu'il s'était assignée, à savoir la formation à la citoyenneté. Les salles informatiques, audiovisuelles, le C.D.I. et le laboratoire de sciences ont été rénovés et rééquipés. Un jumelage entre Hammana et la ville française de Mâcon, ville natale du poète français Lamartine qui a évoqué la vallée d'Hammana dans des pages inoubliables, a permis de donner une dimension internationale à la branche francophone, dont les élèves participent au festival « Poésie dans ma ville », à Mâcon. Un laboratoire de langues ultramoderne a été créé en 2014 pour impliquer activement les étudiants dans leur apprentissage. Au début de l'année 2019-2020, la direction du Collège a réagi aux effets des crises sociales successives qui avaient dispersé les effectifs étudiants. Aidée financièrement et moralement par l'émigration hammaniote, et imposant un suivi strict des étudiants malgré les conditions difficiles du confinement, elle a réussi à insuffler une nouvelle dynamique au Collège qui redevient un lieu de vie.